mercredi 3 février 2010

La jeune fille rebelle - Jean-Claude Van Rijckeghem et Pat Van Beirs

Le comte de Flandre voulait un héritier. Mais le sort lui a désigné une fille, Marguerite, mise au monde grâce à l'aide de Morva, la sorcière de Moerland. Repoussé par un père déçu et brutal, la jeune comtesse grandit en laissant son tempérament bien trempé se révéler. Loin de sa mère, gagnée par la folie, qui terminera sa vie cloîtrée dans un couvent. Marguerite, elle, a pour compagnon de jeux de futurs chevaliers, et apprend à manier l'épée. La comtesse suivra même les cours du maître Tagliaferro. Adolescente, d'une grande ressemblance avec son père, Marguerite doit se marier. Le comte lui choisit l'héritier du royaume d'Angleterre, une union vivement souhaitée par les guildes de Bruges et de Gand, dont la richesse dépend directement du commerce avec l'Angleterre. Mais ce mariage ne se fera pas. Marguerite, qui a découvert la vile nature d'Edmond de Langley, envoie un message au pape, alors installée en Avignon. Celui-ci interdira le mariage pour cause de lointain cousinage. C'est alors que la peste qui fait rage dans le sud de la France atteint la Flandre. Marguerite partira avec Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne et neveu du roi de France, pour l'épouser et se réfugier en Bourgogne. Un amour contrarié par la peste, et la décision de Marguerite de partir terminer sa vie dans un couvent d'Auvergne. Mais un autre destin attend la jeune fille rebelle.



Ce qu'on en dit...
Avec La Jeune fille rebelle, les auteurs néerlandais Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs donnent aux lecteurs une vision très réaliste de la Flandre au Moyen Age. Traditions, moeurs, superstitions, croyances imprègnent la vie quotidienne des habitants de ce comté, dirigé par le père de Marguerite et les puissantes guildes. Au fil des pages de ce roman qui allie richesse historique et approches intimes des personnage, on se précipite avec l'héroïne dans le tourbillon de l'histoire. La sienne, celle d'une adolescente rebelle que l'on veut marier de force, et celle de l'Europe au Moyen Age. Mort et violence sont omniprésentes dans le quotidien de Marguerite et des jeunes gens de l'époque. Notamment à travers la guerre, dont beaucoup ne reviennent pas, ou la grande peste qui fera des millions de morts. Les descriptions sont brutes, les mots sont crus, les situations tendues. Les auteurs font voir et sentir le sang, les corps ravagés par les bubons de la peste, la tentative de viol de Marguerite met mal à l'aise. On est loin d'une version édulcorée de la vie de château.

La future comtesse de Flandre devra se battre jusqu'au bout et avec son père pour survivre à ce Moyen Age destructeur.

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